LA FIÈVRE CATARRHALE OVINE (FCO) ET LA SITUATION DES ÉLEVEURS EN CHARTREUSE
Les éleveurs de notre massif sont très fortement impactés depuis cet été par un virus qui touche leurs troupeaux. La Chartreuse, comme de nombreuses régions en France, est ainsi impactée par la FCO.
La Fièvre Catarrhale Ovine (FCO) est une maladie causée par un virus et transmise par des moucherons piqueurs. Elle affecte particulièrement les ruminants : ovins, bovins, et caprins. Il existe plusieurs sérotypes différents du virus de la FCO.
En cas de contamination, on observe chez les animaux malades une atteinte de l’état général associée le plus souvent à de la fièvre, à un écoulement nasal important, des œdèmes, des boiteries, des ulcérations du mufle, une cyanose de la langue chez les petits ruminants (maladie de la langue bleue). La mortalité se révèle forte dans certains élevages.
En cas d’apparition de symptômes évocateurs de la maladie, les éleveurs appellent leurs vétérinaires afin d’établir un diagnostic. Des prélèvements de sang sont alors réalisés en vue d’effectuer des analyses au laboratoire. Le déplacement du vétérinaire, le diagnostic clinique et les prises de sang sont pris en charge à 100 % par l’État.
Les éleveurs sont incités à vacciner leurs animaux seul moyen de lutte efficace contre la maladie et sa propagation.
Le traitement des animaux est possible mais ils en ressortent généralement très affaiblis et des perturbations importantes de production sont constatées (chute de la production laitière, avortements, sevrages précoces, infertilité des mâles).
La fièvre catarrhale ovine n’est pas transmissible à l’homme et n’a pas d’incidence sur la qualité sanitaire des fromages ou de la viande en provenance de ces exploitations.
Cette épidémie de FCO déséquilibre complètement les systèmes d’exploitation qu’elle touche. Elle compromet non seulement la production de l’année mais aussi les résultats des années à venir. Cette situation dramatique génère beaucoup de détresse chez les éleveurs touchés. Leur moral est au plus bas pour ceux qui subissent la maladie avec, en plus de la mortalité de leur cheptel, des pertes de production importantes, des surcoûts sanitaires (traitement des animaux malades, désinsectisation, vaccination…) et du temps consacré aux soins. Les éleveurs sont dans une période d’incertitude difficile à vivre.
Avec les partenaires institutionnels du territoire, nous recherchons tous les moyens pour pouvoir les accompagner dans cette épreuve. Chacun à notre niveau, nous devons leur apporter tout notre soutien. Ainsi, en cette période de crise et de désarroi pour les éleveurs de notre territoire, il est important de poursuivre nos pratiques d’achats de leurs produits à la ferme ou dans les magasins de producteurs.
Pour plus d’information :
https://agriculture.gouv.fr/fco-la-fievre-catarrhale-ovine
https://www.frgdsaura.fr/fco-vos-questions-les-reponses.html
Témoignage d’un éleveur de Chartreuse
– Vous êtes éleveur dans quelle production en Chartreuse ?
« Nous sommes éleveurs de brebis laitières en bio avec un atelier de transformation fromagère à la ferme sur la commune de La Sure en Chartreuse. Nous vendons nos fromages en circuits courts dans plusieurs magasins et sur quelques marchés ».
– Quel impact a la FCO sur votre élevage ?
« Nous avons un taux de perte très important : près de 60 % de mortalité ! Nous avions 130 brebis laitières et il nous en reste seulement 50 ! Et dans les animaux encore debout, il y a des bêtes très affaiblies. Nous avons donc une très faible production de lait depuis 3 mois et cela va avoir un impact sur une longue période. Nous allons mettre au moins 2 ans à retrouver une situation normale à condition qu’une nouvelle vague d’épidémie ne revienne pas tout perturber ! ».
« Nous avons dû racheter un troupeau et nous avons eu de la chance de retrouver des animaux à vendre de la même race dans un délai aussi court. Mais ce nouveau cheptel ne va pas rentrer en production avant 1 an, alors que les charges fixes de structures sont identiques ! La situation financière est très tendue … »
– Quelles solutions avez-vous pour lutter contre cette épidémie ?
« Comme beaucoup de collègues éleveurs ovins, caprins ou bovins, nous avons vacciné tous nos animaux. Nous sommes toutefois très inquiets des mutations du virus et de son impact sur des animaux très affaiblis. Nous ne pourrons pas supporter une nouvelle crise d’une telle ampleur ! »
– Comment les habitants du territoire peuvent-ils apporter leur soutien aux éleveurs ?
« Les habitants, les consommateurs peuvent nous apporter leur soutien tout simplement en continuant d’acheter nos produits en magasin ou sur les marchés. Notre production n’est plus aussi importante qu’avant, mais nous continuons d’approvisionner à minima nos points de vente ».
« Nous avons été agréablement surpris de l’élan de solidarité qui s’est développé autour de nous ces dernières semaines, aussi bien chez les consommateurs qu’auprès des magasins du territoire où nous déposons nos produits. Une cagnotte en ligne a été ouverte à l’initiative de nos voisins et de nombreuses personnes y ont participé (habitants, clients, magasins, …). Le montant collecté a ainsi contribué à l’achat de notre nouveau troupeau. Cette démarche nous a fait du bien et nous a redonné de l’énergie pour affronter une année 2025 qui sera très compliquée financièrement ».