J’ai envie de planter un arbre fruitier mais on m’a dit qu’il y avait mon ANC…
Une belle maison, un joli terrain. Monsieur voudrait des poules, les enfants une grande piscine hors sol et moi, un cerisier. Et puis, on nous a parlé de l’ANC…
L’ANC ou Installation d’Assainissement Non Collectif, c’est le poumon de la maison, oui oui !
En fait, on s’en soucie peu de notre ANC : « Ça fonctionne, enfin, je crois… ». C’est vrai, ça fonctionne, tant qu’on sait où elle est et qu’il ne vient à l’idée de personne l’idée de lui boucher les alvéoles… Car pour tout ce qui se passe dans le sol, l’essentiel est invisible pour les yeux… On y trouve des vers, des mulots, des réseaux enterrés et des racines.
Et pour que tout le monde cohabite, il vaut mieux séparer les deux derniers. En fait, comme chacun sait, les arbres et arbustes sont souvent aussi étendus dans l’air (la partie aérienne) que sous terre (le système racinaire). Et pour un arbre, rien de plus favorable qu’un réseau d’épandage ! De l’eau, des sels minéraux, de la matière organique finement dégradée (bon, et aussi des résidus textiles, des métaux lourds ou des médicaments), le tout alimenté en permanence. Alors, pourquoi se priver ? On y trempe d’abord une racine, puis une douzaine puis on élargit un peu le passage, quitte à… allez, on éclate tout, ça sera plus simple !
Rapidement, on devine que c’est tout le système qui est envahi et bientôt les premiers désordres. Problèmes d’évacuation, sol spongieux, mauvaises odeurs… De quoi gâcher du même coup les envies de lecture à l’ombre, de baignade et les bons œufs…
En fait, la règle est simple. Pour éviter les désagréments, il faut :
- Ne rien planter à moins de 3 mètres de l’emprise d’un champ d’épandage, (et encore : petit cerisier deviendra grand !)
- Ne pas étancher même temporairement ladite zone d’infiltration (exit la piscine, de toutes façons, ils auraient fini par la délaisser au profit du trampoline, qui peut servir toute l’année, lui…)
- Laisser la zone enherbée, (une paire de poules ça va, une basse-cour, bonjour les dégâts)
Finalement, un ANC qui fonctionne n’empêche pas de vivre dehors. Seulement, c’est chacun sa place. D’où l’idée de bien matérialiser son installation en surface, via des regards… et de les ouvrir de temps en temps afin de ne pas avoir un jour une mauvaise surprise.